Ralentissement de la croissance : le gouvernement s’obstine à nier ses responsabilités

Publié le par Jean Mallot

Malgré le net ralentissement de la croissance et de l’emploi (recul de 0,3% du PIB au deuxième trimestre et 12 200 emplois détruits), le Premier ministre vient en effet une nouvelle fois de nier l’existence même d’une crise et de tenter d’échapper à sa responsabilité en se défaussant sur la conjoncture mondiale et sur l’Union européenne.

Pourtant, la France ressort très affaiblie de la politique menée par le gouvernement : les finances publiques sont au plus bas, avec un déficit qui atteint 32,8 milliards d’euros en juin, et les politiques menées ont été incapables de redresser la compétitivité des entreprises, comme le montre le déficit extérieur record du premier semestre (24,9 milliards d’euros).

Les propos que vient de tenir le Premier ministre montrent qu’il n’a pas pris la mesure de cet échec. Il s’obstine à maintenir le paquet fiscal qui coûte 15 milliards d’euros par an et qui s’est avéré incapable de soutenir la consommation et l’investissement. Il poursuit également les réformes de démantèlement profond du droit du travail sans aucun effet en termes de compétitivité des entreprises.

Dans ce contexte, l’engagement pris par le gouvernement de ne pas dépasser les 3% de déficit budgétaire s’avère peu réaliste et, compte tenu des baisses de rentrées fiscales, va conduire à une correction du budget pour 2008 et 2009 avec une réduction des dépenses publiques. Ainsi, la loi de finances pour 2009 prévoit une progression « zéro valeur » pour le budget de l’État. C’est donc à un renforcement de l’austérité que les Français vont devoir faire face alors que nos principaux partenaires, comme l’Allemagne ou l’Espagne, ont dégagé des marges de manœuvre grâce à une bonne politique budgétaire et un soutien à la consommation et à l’activité.

Face à cette crise majeure, le Parti socialiste propose d’une part des mesures qui pourraient être mises en place rapidement afin de soutenir le pouvoir d’achat et la consommation : une augmentation significative des montants de l’allocation de rentrée scolaire dès la fin août et l’instauration du chèque transport.

D’autre part, il est impératif de conditionner les allègements de cotisations sociales à la conclusion positive de négociations salariales. Enfin, afin de redresser la compétitivité, le Parti socialiste propose une modulation de l’impôt sur les sociétés en fonction des dépenses des entreprises en matière de formation du personnel, recherche et innovation, et l’orientation de l’épargne populaire vers le financement des PME. Ces mesures pourraient être entièrement financées par l’annulation d’une partie du paquet fiscal.

 

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